Viande ou poisson ? Légumes.



He's like my steak.


Your what?


You know, he's like this fine piece of meat, deliciously juicy, but you shouldn't have it more than once in a while. And that's okay, cause you don't need it more than that.


You don't need it? You don't need the meat? You mean, you don't marry the meat, you marry vegetables…?


Oh I could totally marry a cucumber.


Vous avez un message


Se sentir con. Se sentir bête de se sentir con, parce que c'est très con de s'être mis dans un tel état pour rien du tout. Parce que les gens ne sont pas disponibles pour toi au moment précis où tu penses avoir besoin d'eux, et que toi t'es là, comme un idiot, à gamberger. Et tu peux pas faire quoi que ce soit de productif, tout préoccupé que t'es à ressasser des non-conversations qui n'ont existées que dans ta petite tête stupide, et à relire celles qui sont encadrées dans une fenêtre. 

Voilà l'autoflagellation maintenant, tu te sens encore plus benêt. 
C'est sans fin.
Et il suffit d'un petit point d'exclamation à la fin d'un ridicule message pour que tu te sentes à nouveau la personne la plus aimée au monde. Ridicule. Stupide. Le cœur constamment en balance, jamais de répit, jamais de repos. En haut, en bas, très vite, par à-coups, et ça monte, et ça descend.
Un point final, et c'est la chute qui commence. Comment interpréter ce point, si simple et si peu expressif ? Un point point. Qui ne s'exclame pas, qui n'interroge pas ; un point qui conclut.

Conclure. 
Conclure, c'est mettre fin, c'est terminer, exterminer.

La fin.
Que tu ne souhaites pas voir arriver, la fin que tu redoutes, alors tu relances, un petit point d'interrogation, ça devrait le faire.

Et là tu attends. Le cœur en suspension. Il ne sait pas s'il doit fuser ou bien s'écraser lamentablement sur le sol encore parsemé des miettes de ton petit déjeuner. Mais c'est qu'il est impatient cet idiot, alors il décide que l'attente constitue une réponse en soi, et court se réfugier au sous-sol. Tu es peut-être tout aussi idiot que lui, et tentes par tous les moyens de ralentir sa chute, ce qui n'en est que plus douloureux. Deux beaux idiots. Ridicules. Stupides.
Tu cherches l'amour dans des signes diacritiques, mais ce ne sont pas eux qui portent les messages. Ce ne sont pas des messages, ce ne sont pas des preuves, ce ne sont que des signes vides de sens. Des enveloppes. Des cadres. Des contours.

La réponse est là, notifiée. Tu savoures sa présence et en retarde la lecture. Rassuré, inquiet. Que contient-elle ? Combien de temps s'est-il passé avant qu'elle n'arrive ? Suffisamment pour que tu aies fait le tour de tout ce qui ne tourne pas rond chez toi, la liste de toutes les choses que tu n'aurais pas dû dire, ou écrire autrement. Et si t'avais mis une virgule à cet endroit, peut-être que l'autre imbécile en face aurait réagi plus vite ? Plus mieux ?


Et ces trois petits points, là, ils veulent dire quoi… ?


Le lac


Bleu profond, pensées superficielles

Frontière invisible, quand saurai-je que je suis chez le voisin ?

Sonorités slaves, clapotis des vagues lentes, les valses mentent

Les cailloux effraient les canards, inconsciente cruauté de l'enfance. Alors, le bec pincé, le cygne princier, contrarié par ces étrangers imprudents qui ont osé pénétrer son lac, s'avance vers eux en silence mais avec une agressive rapidité. Redoutable efficacité.

Un bruissement d'ailes disgrâcieux. Surprenant.

Le bout des doigts gelé mais la mine déterminée ; perché sur le plongeoir, sautera, sautera pas ? 
Baignade interdite – un rêve se brise